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Pathé-Baby : Max Linder, le baromètre de la fidélité

Film reposant sur un décor principal et une mise en scène frontale ; un accessoire, deux personnages principaux et deux personnages secondaires. Le film assez rythmé, joue autour du mensonge et de l’adultère. On peut relever ce magnifique effet comique qui dresse exagérément les cheveux sur le haut du crâne de Max Linder. Ainsi, il me semble que le film vaut surtout pour sa forme globale plutôt qu’en raison du supposé talent de Max Linder.

Le film au générique de fin est dit avoir été adapté au Pathé-Baby par Z. Rollini. Louis Z. Rollini d’après Cineressources, le site de la bibliothèque de la Cinémathèque française, est lié à six films :

6 films liés à Louis Z. Rollini et rattachés aux collections

L’ Âne jaloux = Max et son âne de Max Linder, René Leprince – 1912
La Culotte de Rigadin de Georges Monca – 1914
L’ Epervier de Rigadin de Georges Monca – 1917
La Folie de Rigadin de Georges Monca – 1916
Idée d’Apache de Lucien Nonguet – 1907
La Pipe d’opium de René Leprince – 1911

Ces films sont des films comiques mettant en scène Prince Rigadin ou Max Linder et où il crédité comme scénariste.
C’est donc à nouveau un film datant d’avant la Grande Guerre qui est proposé ici par la société du Pathé-Baby.

Pathé-Baby : Visite aux usines Pathé

Film d’entreprise: des plans larges présentent l’usine de fabrication du Pathé-Baby, tandis que des intertitres nomment les ateliers. Certains de ses plans, ceux sur les femmes, ont été reproduits dans la presse, dans Cinémagazine, en particulier. On avait ainsi l’impression que la fabrication du Pathé-Baby était une occupation féminine, alors qu’ici nous constatons que l’agencement des appareils est opéré par des hommes. Il y a plutôt une division genrée du travail. Le fait que les ateliers féminins aient été choisis pour être présentés dans la presse a possiblement plusieurs intentions : rappeler que le Pathé-Baby est destiné à la sphère privée, valoriser les actions émancipatrices de la société (?), ou s’inscrire en filiation avec un autre film d’entreprise : la Sortie des usines Lumière.

Pathé-Baby : Miss Flutter

L’internaute qui a mis en ligne ce film précise qu’il s’agit d’un film de Segundo de Chomon, daté de 1908, proposé au catalogue en 1923, année de lancement de l’appareil Pathé-Baby.

A French Pathe-Baby 9.5mm silent “home movie” film from 1923, an extract from a French Pathe cinema short from 1908 entitled “Metempsycose”, directed by Segundo de Chomon and coloured by the Pathe Stencil colour process. These films were black and white prints coloured with dyes via a stencil system.

Comme pour la Passion de Zecca, le Pathé-Baby aura donc introduit dans les campagnes des films réalisés avant la Grande Guerre, films conçus sur le modèle des attractions (forme théorisée par André Gaudreault, cf. http://1895.revues.org/4005). Ce décalage historique me semble à interroger : est-ce lié au public ou à une conception du cinéma propre à la firme? De plus, ce film par sa mise en scène se réfère à un autre film fameux, car magnifiquement teinté et mettant en scène la Loïe Fuller dans une Danse Serpentine, et réalisé par la société Lumière.

Pathé-Baby : L’infernal Contorsionniste

Film très beau, le costume et la couleur rouge explicitent le titre et accentuent la dimension spectaculaire des contorsions. La prise de vue est frontale, le cadre invariable, pour un regard extrêmement simple, mettant en valeur le protagoniste principal, dans une profondeur de champ créée gràce à un décor en toiles peintes.
Film qui oscille entre un passé issu des fantaisies “méliésiennes” et une modernité chorégraphique.